& Viva Maestro 1774 - 1775
Le voyage de Léopold et Wolfgang à Munich durera du 6 décembre 1774 au 7 mars 1775.
Le jeune Mozart avait reçu de la cour du Prince électeur de Bavière la commande d'un opéra bouffe "La Finta Giardiniera" K 196.
Munich, Opéra
Le 16 décembre 1774
Post-Scriptum de Wolfgang d'une lettre écrite par Léopold :
J'ai mal aux dents.
johannes chrisostomus Wolfgangus Amadeus Sigismundus Mozartus Marian anna Mozartae matri et sonirun ac amicis ombibus, praersertimque pulchris virginicus, ac freillibus, gratiosisque freittilibus.
(Johannes etc. adresse de nombreuses salutations à Maria Anna Mozart, sa mère et sa soeur et à tous ses amis, plus particulièrement aux jeunes filles et gracieuses demoiselles.)
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Post-scriptum de Léopold juste après sur la même lettre :
Le 17 au matin, Hier Wolfgang avait mal aux dents et est resté à la maison . Il y restera aujourd'hui encore car il est enflé. J'espère rececoir aujourd'hui une lettre de toi....
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Lettre de Léopold à sa femme 28 décembre 1774
Bonne nouvelle année !
Le jour où vous étiez chez le Comte Saurau a eu lieu la première répétition de l'opéra de Wolfgang. Elle a eu un tel succès que la première représentation a été repoussée au 5 janvier pour que les chanteurs puissent mieux étudier leurs rôles.....
Wolfgang a dû garder la chambre pendant 6 jours. Ses joues étaient enflées à l'intérieur et à l'extérieur, de même que l'oeil droit. Il n'a pu, durant deux jours, manger que du bouillon......
(Au sujet de cette rage de dents, les commentaires de la correspondance, toujours très justes , notent que Mozart souffrait souvent d'inflammation dentaire avec abcès , occasionnée par le froid durant les voyages)
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Munich, le 11 janvier 1775
Wolfgang à sa mère à Salzbourg (Nannerl est venue les rejoindre) :
Nous allons fort bien tous les 3, Dieu merci. Je dois immédiatement partir à la répétition et il m'est impossible d'écrire longuement. Demain aura lieu ma répétition générale, et vendredi, le 13, la création in scena. Que maman ne se fasse pas de souci, tout ira bien. Je regrette vivement qu'elle ait des soupçons au sujet du comte Sceau. C'est véritablement un homme très aimable et courtois et il a plus de savoir-vivre que nombre de ses semblables à Salzbourg. Hier, nous nous sommes rendus à une académie masquée. M.von Molk a fait preuve d'un réel étonnement à l'opéra seria. Il a fait le signe de croix et nous avons eu bien honte, car tout le monde a pu constater qu'il n'a, de sa vie, rien vu d'autre que Salzbourg et Innsbruck. Addio. Je baise les mains de maman. Wolfgang.
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Extrait manuscrit de la lettre
Munich, le 14 janvier 1775
Wolfgang à sa mère à Salzbourg :
Dieu soit loué ! Mon opéra a été mis en scène hier , le 13, et il a eu un tel succès que je suis dans l'impossibilité de décrire à maman les applaudissements. En premier lieu, le théâtre était tellement plein que bien des gens ont dû retourner chez eux. Après chaque air, il y eut un vacarme effrayant d'applaudissements et de cris Viva Maestro..... Je suis allé ensuite dans un salon par lequel devait passer le Prince électeur et toute la cour. J'ai fait le baisemain au Prince Electeur et la Princesse Electrice, ainsi qu'à d'autres altesses qui ont toutes été gracieuses. Ce matin, très tôt, sa Grâce Princière l'Eveque de Chiemsee a envoyé quelqu'un ici pour me féliciter que l'opéra a tellement plu à tous. Nous ne rentrerons pas de sitôt et maman ne doit pas non plus le souhaiter car elle sait bien qu'il est bon de souffler un peu, nous reviendrons bien assez tôt. L'opéra sera repris vendredi prochain et il est absolument necessaire que j'assiste à la production, sinon on ne le reconnaitrait plus... Les choses se passent ici de manière bien curieuse... Je baise mille fois les mains de maman. Adieu. 1OOO baisers à Pimperl (chienne des Mozart) .
Wolfgang.
(Au sujet de cette chienne, elle se serait aussi appelée Bimberl ou Miss Bimbes. A moins que ce ne soit une autre chienne que les Mozart auraient eu dans la petite enfance du compositeur ? Les informations là dessus étant contradictoires, je n'en sais pas plus).
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Le jeune homme de 18 ans peut sembler bien sérieux et solennel dans la lettre qui précède. Il était surtout si heureux de voir son opéra couronné d'un certain succès ! Mais voilà soudain qu'il se défoule en écrivant le 18 janvier quelques bêtises (la destinataire étant sa mère et pas sa soeur !).....
Ma chère soeur !
Qu'y puis-je si 7 heures et quart viennent juste de sonner ? --- Ce n'est pas non plus la faute de papa-- Maman en apprendra davantage par ma soeur. Il ne fait pas bon partir maintenant parce que l'archevêque ne s'arrêtera pas ici, on pourrait même dire qu'il restera jusqu'à son départ-- Je regrette seulement qu'il ne puisse voir la première redoute. Mon compliment au baron Zehmen et à tous mes bons amis. Je baise les mains de maman. Adieu. Je vais passer te chercher. Ton fidèle
François au nez ensanglanté.
(J'ignore tout à fait à quoi il fait allusion. Une pièce de théâtre qu'il aurait vue ??)
Milan, le 5 mai 1756
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Munich, le 21 janvier 1775
Lettre de Léopold à sa femme :
Que MM les Salzbourgeois fassent tant d'histoires et croient que Wolfgang est entré au service du Prince électeur émane de nos ennemis et de ceux qui savent, en leur âme et conscience qu'il aurait de bonnes raisons de le faire. Tu sais bien que nous sommes habitués à ces commérages qui ne me font ni chaud ni froid, tu peux d'ailleurs le dire à tout le monde. Sa Grace Princière ne partira sûrement pas avant mercredi prochain ( Le Prince Archevèque Colloredo); Aucun des salzbourgeois d'ici ne pourra entendre l'opéra de Wolfgang , je le regrette vivement, mais une des chanteuses est véritablement bien malade, elle a eu des douleurs dans le bas-ventre et une forte fièvre, si bien qu'on a cru qu'elle avait une infection. Si elle va mieux, l'opéra sera redonné vendredi prochain, jour anniversaire de Wolfgang.....
Cette représentation n'eut pas lieu. En fait, l'opéra ne fut repris que deux fois : le 2 février (version abrégée à cause de la chanteuse malade ?) et le 2 mars. Le 8 mars 1775, les Mozart étaient de retour à Salzbourg.
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Chapitre suivant : La "colic".....
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